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Date : 20010326

 

Dossier : A-154-00

 

                                                                                              Citation neutre : 2001 CAF 86

 

CORAM :      LE JUGE NOËL

LE JUGE EVANS

LE JUGE SHARLOW

 

 

ENTRE :

 

                                                      GORDON E. SMITH

 

                                                                                                                                  appelant

 

                                                                       et

 

                                                  SA MAJESTÉ LA REINE

 

                                                                                                                                    intimée

 

 

 

 

Audience tenue à Vancouver (C.-B.), le 6 février 2001

 

ORDONNANCE rendue à Ottawa (Ontario), le 26 mars 2001

 

 

MOTIFS DE L’ORDONNANCE PAR :                                              LE JUGE SHARLOW

 

Y ONT SOUSCRIT :                                                                                    LE JUGE NOËL

                                                                                                                   LE JUGE EVANS


 

 

 

Date : 20010326

 

Dossier : A-154-00

 

Citation neutre : 2001 CAF 86

 

 

CORAM :      LE JUGE NOËL

LE JUGE EVANS

LE JUGE SHARLOW

 

 

ENTRE :

 

                                                      GORDON E. SMITH

 

                                                                                                                                  appelant

 

                                                                       et

 

                                                  SA MAJESTÉ LA REINE

 

                                                                                                                                    intimée

 

MOTIFS DE L’ORDONNANCE SUR LA REQUÊTE DE L’INTIMÉE POUR FAIRE EXCLURE UN DOCUMENT DU DOSSIER DU DEMANDEUR

 

LE JUGE SHARLOW

 

[1]                Gordon E. Smith a fait lobjet de cotisations en vertu des paragraphes 227.1(1) de la Loi de limpôt sur le revenu, L.R.C. (1985), ch. 1 (5e suppl.) et 323(1) de la Loi sur la taxe daccise, L.R.C. (1985), ch. E‑15. Il a fait appel de ces cotisations à la Cour canadienne de limpôt, en utilisant la procédure informelle. Son appel a été rejeté le 9 février 2000 (publié sous lintitulé Smith c. Sa Majesté la Reine, 2000 D.T.C. 1888, [2000] 2 C.T.C. 2494, 2000 G.T.C. 758, [2000] G.S.T.C. 12, 16 C.B.R. (4th) 289). M. Smith a demandé le contrôle judiciaire de la décision de la Cour de limpôt.


[2]                À l’audience de la demande de contrôle judiciaire, l’avocate de la Couronne a présenté une requête pour faire exclure un document du dossier. Il n’est pas contesté que le dossier de demande de M. Smith contient un document qui n’a pas été présenté en preuve à la Cour de l’impôt (dossier de demande, pages 65 à 69; deuxième copie aux pages 181 à 185). Il s’agit d’un document de travail qui aurait été préparé par un fonctionnaire de la Couronne dans le cadre d’une vérification. Le document en cause a été communiqué à M. Smith peu de temps avant l’audience devant la Cour de l’impôt, mais selon M. Smith le juge de la Cour de l’impôt n’a pas accepté qu’il le dépose en preuve.

 

[3]                Le dossier de l’appelant et celui de l’intimée ne contiennent pas la transcription des audiences devant la Cour de l’impôt. Les motifs de décision ne mentionnent pas ce document et ils ne permettent pas de savoir pourquoi il n’a pas été accepté en preuve. Toutefois, d’autres documents de vérification sont inclus au dossier et le juge de la Cour de l’impôt a entendu des témoignages au sujet des diverses vérifications qui ont eu lieu.

 


[4]                Nonobstant le fait que la recevabilité du document de vérification aurait fait l’objet d’une décision précise du juge de la Cour de l’impôt, il semble que son insertion dans le dossier de demande, où il apparaît deux fois, n’ait pas été remarquée par l’avocate de la Couronne. Elle a admis volontiers qu’elle n’avait pas vérifié le dossier de l’appelant avant de préparer sa propre documentation ou avant l’audience. Toutefois, n’ayant pas constaté la présence du document en cause elle ne pouvait se prononcer quant à son exactitude ou à sa fiabilité, non plus qu’elle ne pouvait indiquer de quelle façon la Couronne pourrait subir un préjudice si ce document n’était pas retiré du dossier. Ce n’est qu’à l’audience qu’elle a présenté une requête pour le faire exclure du dossier de l’appelant. Cette requête a été présentée de vive voix, sans préavis à M. Smith.

 

[5]               En général, la personne qui demande le contrôle judiciaire, M. Smith en l’instance, doit fournir à la Cour un dossier contenant la documentation présentée au décideur qui est nécessaire pour appuyer ses arguments à l’appui de la demande. L’intimée, la Couronne en l’instance, doit examiner le dossier du demandeur avec deux objectifs à l’esprit. L’un de ces objectifs est de déterminer si les arguments de l’intimée renvoient à des documents présentés au décideur qui ne se trouvent pas au dossier de l’appelant. Cette documentation additionnelle peut alors être insérée dans le dossier de l’intimée. L’autre objectif est d’identifier tout ce qui est au dossier du demandeur et qui ne devrait pas s’y trouver, afin de pouvoir présenter une objection en temps utile. Cet aspect est particulièrement important dans une affaire, comme celle‑ci, où c’est la Couronne qui est intimée et où le demandeur n’est pas un avocat et n’est pas représenté par avocat. Il arrive très souvent que les personnes privées parties à un litige ne comprennent pas les règles qui gouvernent la préparation des dossiers et qu’elles fassent des erreurs.

 


[6]               En l’instance, la requête de dernière minute de la Couronne n’était pas équitable pour M. Smith, qui s’est présenté à l’audience en croyant qu’il était autorisé à s’appuyer sur le document en question. Elle a aussi causé une perte de temps à l’audience.

 

[7]                Toutefois, le fait que la Couronne n’ait pas agi avec diligence dans son examen du dossier du demandeur ne change rien à la règle générale qui veut qu’en matière de contrôle judiciaire d’une décision, il faut se fonder sur la documentation qui était présentée au décideur. Je ne peux pas non plus ignorer le fait que M. Smith n’avait pas été autorisé à présenter ce document à l’audience devant la Cour de l’impôt. Le dossier ne fait ressortir aucun élément qui me permettrait de conclure que le juge de la Cour de l’impôt a commis une erreur en refusant qu’on le dépose.

 

[8]               Par conséquent, j’accueille la requête de la Couronne pour faire exclure le document du dossier du demandeur. Je considère toutefois qu’en l’instance, il y a lieu d’accorder les dépens à M. Smith, pour une somme de 200 $ payable immédiatement, quelle que soit l’issue de la demande de contrôle judiciaire.

 

« Karen R. Sharlow »

J.C.A.

« Je souscris à ces motifs

Marc Noël, J.C.A. »

« Je souscris à ces motifs

John M. Evans, J.C.A. »

 

 

Traduction certifiée conforme

 

Suzanne M. Gauthier, LL.L., Trad. a.


COUR DAPPEL FÉDÉRALE

 

AVOCATS INSCRITS AU DOSSIER

 

 

No DU GREFFE :                                               A-154-00

 

 

INTITULÉ DE LA CAUSE :                             GORDON E. SMITH

et

SA MAJESTÉ LA REINE

 

 

LIEU DE LAUDIENCE :                                  Vancouver (Colombie-Britannique)

 

 

DATE DE LAUDIENCE :                                le 6 février 2001

 

 

MOTIFS DE LORDONNANCE PAR :          LE JUGE SHARLOW

 

Y ONT SOUSCRIT :                                          LE JUGE NOËL

LE JUGE EVANS

 

 

DATE DES MOTIFS :                                       le 26 mars 2001

 

 

ONT COMPARU

M. Gordon E. Smith                                            EN SON PROPRE NOM

 

Mme Patricia A. Babcock                                   POUR LINTIMÉE

 

 

AVOCATS INSCRITS AU DOSSIER

M. Gordon E. Smith

Burnaby (C.-B.)                                                   EN SON PROPRE NOM

 

M. Morris Rosenberg

Sous-procureur général du Canada

Ottawa (Ontario)                                                    POUR LINTIMÉE

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